Ma question d’actualité du 14.09.13 posée à l’occasion de la 19ème session plénière de l’afe sur « les nécessaires enseignements à tirer de la crise centrafricaine : sécurité des Français établis hors de France dans le contexte géopolitique actuel »
Question d’actualité – 19ème session de l’AFE :
Madame Kalliopi ANGO ELA, sénatrice représentant les Français établis hors de France.
Objet : Les nécessaires enseignements à tirer de la crise centrafricaine : sécurité des Français établis hors de France dans le contexte géopolitique actuel
TEXTE DE LA QUESTION:
Le contexte géopolitique actuel particulièrement tendu soulève la question de la sécurité de nos compatriotes établis hors de France. Parmi les 2,5 millions de Français établis à l’étranger, certains se trouvent dans des zones extrêmement compliquées d’un point de vue géopolitique. Le Moyen-Orient et la menace de déflagration régionale que fait peser le conflit syrien illustre, hélas, cette problématique avec une grande acuité. Ainsi, au 31 décembre 2012, 1.893 Français étaient recensés en Syrie, 21.589 au Liban, ainsi que 6.284 en Egypte.
Si ces chiffres ont évidemment évolué durant l’année 2013, notamment en Syrie où il ne reste que quelques centaines de nos compatriotes, il est évident que la question de la sécurité et de l’évacuation des Français établis hors de France tend à devenir une thématique majeure dans la géostratégie de notre pays.
J’avais, à l’occasion de la crise centrafricaine, attiré l’attention de l’AFE (lors de son bureau du mois de mai dernier) sur la situation préoccupante de nos compatriotes et la perception qu’ils avaient eue de la gestion de cette crise.
Nous avons, ensuite, avec la Présidente de Français du Monde-Adfe, Madame Monique Cerisier-Ben Guiga, adressé au Centre de crise une note reprenant notamment les enseignements qui devraient à l’avenir être tirés de cette crise.
Nous souhaitons, en effet, que dans la mesure du possible, le Centre de crise élabore une échelle de risques sur le modèle de « Vigipirate », afin que les communautés françaises prennent mieux conscience de l’ampleur exacte des menaces et supportent mieux des consignes de sécurité répétées. Par ailleurs, les plans de sécurité ne peuvent fonctionner que si les ilotiers sont des résidents stables, qui ne sont pas les premiers à partir et qui savent à qui passer le relai et le matériel lors de leurs absences.
Je souhaite donc savoir quels sont les enseignements que notre administration a su tirer de la crise en Centrafrique, et si les considérations précitées sont susceptibles d’être prises en compte dans la gestion des crises à venir et en particulier au Moyen-Orient ?
RÉPONSE
1 – La crise en Centrafrique a fait l’objet de nombreuses réunions interministérielles où une attention soutenue a été accordée aux modalités d’assistance à nos compatriotes. Conformément à la pratique du Centre de crise, la réponse apportée aux besoins de nos compatriotes en difficulté à fait l’objet d’un retour d’expérience, afin d’en tirer les enseignements utiles pour l’adaptation continue des procédures de gestion de crise. Cet acquis de l’expérience préside naturellement à la préparation aux crises au Moyen-Orient ainsi que dans tous les pays susceptibles d’être affectés par une crise.
2 – La diversité des crises, la pluralité des menaces et l’extrême variété des contextes locaux affectant nos compatriotes à l’étranger ne permettent pas de répliquer une échelle de risques systématique, sur le modèle du plan Vigipirate, conçu pour normer des risques sur le territoire national, où nous sommes souverains et disposons d’une parfaite connaissance du cadre et du milieu d’intervention. S’agissant de l’étranger, notre positionnement dans le pays considéré, le nombre de Français et leur profil, la présence ou non de forces françaises pré-positionnées, la nature des risques et de la crise font qu’une réponse aux situations d’urgence, souvent imprévisibles, doit être élaborée au cas par cas, dans un esprit souple et pragmatique.
3 – Par ailleurs, les Français résidant dans des pays dont la situation sécuritaire est préoccupante sont supposés être a priori conscients des risques et de la nécessité de devoir se préparer de manière individuelle à différents scénarios de crise (cf. cas de tous les pays dont la carte Conseils aux voyageurs comportant du rouge et/ou de l’orange en grande proportion). Néanmoins, toute une palette de mesures a été développée pour les informer et les conseiller, et permettre une réaction graduée en cas de crise (envoi de message de vigilance, confinement, rassemblement sur des points de regroupement, incitation à partir ou évacuation). Ces mesures sont mises en œuvre par le truchement de plusieurs outils :
les Conseils aux voyageurs permettent dans la rubrique « Dernière minute » de la Fiche du pays concerné de délivrer des informations de sécurité à l’attention des voyageurs mais aussi, par extension, à l’attention des résidents. Le site internet de l’ambassade est également utilisé pour l’information de nos compatriotes. Par ailleurs, les postes sont dotés d’un système d’envoi groupé de sms qui permet de donner des consignes en temps réel aux Français résidents. Ces consignes sont également envoyées par le Centre de crise aux Français de passage inscrits sur le portail ARIANE.
Par ailleurs, en cas de montée des tensions l’activation du plan de sécurité de l’ambassade peut être décidée et une cellule de crise ouverte tant au sein du poste qu’au CDC. Une cellule de réponse téléphonique peut également être mise en place au sein du poste et au CDC lorsque les circonstances l’exigent. Le choix des consignes à délivrer est alors acté en réunion interministérielle de crise présidée généralement par le Directeur du cabinet du Ministre. Le maintien des vols commerciaux peut être également un élément déterminant dans la gestion d’une crise. Lorsque les compagnies aériennes estiment que la sécurité est suffisante pour maintenir leurs liaisons aériennes, nous encourageons les Français à quitter le pays par leurs propres moyens.
L’organisation d’une évacuation n’intervient qu’en dernier recours. Et ce n’est qu’en cas de décision d’évacuer que les points de regroupement sont activés pour 24 à 48 heures maximum./.
ORIGINE DE LA REPONSE : MAE/Centre de Criseprofil, la présence ou non de forces françaises pré-positionnées, la nature des risques et de la crise font qu’une réponse aux situations d’urgence, souvent imprévisibles, doit être élaborée au cas par cas, dans un esprit souple et pragmatique.
3 – Par ailleurs, les Français résidant dans des pays dont la situation sécuritaire est préoccupante sont supposés être a priori conscients des risques et de la nécessité de devoir se préparer de manière individuelle à différents scénarios de crise (cf. cas de tous les pays dont la carte Conseils aux voyageurs comportant du rouge et/ou de l’orange en grande proportion). Néanmoins, toute une palette de mesures a été développée pour les informer et les conseiller, et permettre une réaction graduée en cas de crise (envoi de message de vigilance, confinement, rassemblement sur des points de regroupement, incitation à partir ou évacuation). Ces mesures sont mises en œuvre par le truchement de plusieurs outils :
• les Conseils aux voyageurs permettent dans la rubrique « Dernière minute » de la Fiche du pays concerné de délivrer des informations de sécurité à l’attention des voyageurs mais aussi, par extension, à l’attention des résidents. Le site internet de l’ambassade est également utilisé pour l’information de nos compatriotes. Par ailleurs, les postes sont dotés d’un système d’envoi groupé de sms qui permet de donner des consignes en temps réel aux Français résidents. Ces consignes sont également envoyées par le Centre de crise aux Français de passage inscrits sur le portail ARIANE.
• Par ailleurs, en cas de montée des tensions l’activation du plan de sécurité de l’ambassade peut être décidée et une cellule de crise ouverte tant au sein du poste qu’au CDC. Une cellule de réponse téléphonique peut également être mise en place au sein du poste et au CDC lorsque les circonstances l’exigent. Le choix des consignes à délivrer est alors acté en réunion interministérielle de crise présidée généralement par le Directeur du cabinet du Ministre. Le maintien des vols commerciaux peut être également un élément déterminant dans la gestion d’une crise. Lorsque les compagnies aériennes estiment que la sécurité est suffisante pour maintenir leurs liaisons aériennes, nous encourageons les Français à quitter le pays par leurs propres moyens.
• L’organisation d’une évacuation n’intervient qu’en dernier recours. Et ce n’est qu’en cas de décision d’évacuer que les points de regroupement sont activés pour 24 à 48 heures maximum./.
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