« Avec 580 ressortissants français dûment enregistrés à la section consulaire de l’ambassade de de France à La Valette, Malte attire environ 110 000 touristes français par an tandis qu’environ un millier de Français ne sont pas connus des services consulaires. Ces derniers travaillent pour la plupart dans les jeux en ligne ou alors pour le site du boncoin.fr et résident sur l’archipel moins de 6 mois en général. La communauté est en croissance, elle est relativement diversifiée. Environ 1/3 des compatriotes sont également maltais. C’est une communauté assez jeune puisque elle compte plus d’un tiers de mineurs. Des seniors sont aussi présents pour leur retraite, en particulier ceux qui ont eu une mobilité sur le continent africain pendant leur activité professionnelle. Le climat de Malte

Lors de mon court séjour, j’ai tenu une permanence consulaire qui a été riche d’informations. Sur les conseils  de Daphna Poznanski, une association Flam a pu être créée en janvier 2013 pour les enfants dont les parents souhaitent qu’ils écrivent le français au-delà de le parler. Il n’y a en effet pas de section française  dans quelque école de l’île. C’est d’ailleurs l’un des projets du scac pour faciliter l’accès à un enseignement français pour les enfants de ressortissants. La création de cette section est à encourager et bénéficie de tout mon soutien. Il s’agit pour le moment de voir quelle école maltaise serait favorable à la création d’une section française en son sein.

Une autre difficulté identifiée lors de la permanence consulaire est la différence de traitement entre les maltais et les étrangers pour toute une série de raisons. Par exemple, il est très difficile pour un étranger de dédouaner sa voiture importée de l’étranger et d’obtenir des plaques d’immatriculation nationales. Les maisons louées, déclarées comme des résidences secondaires pour les propriétaires voient l’électricité majorée d’un tiers par rapport à une résidence déclarée comme principale.

En hiver les liaisons aériennes directes avec la France ne sont pas quotidiennes. On constate également un flux déséquilibré d’étudiants entre Malte et la France: si de nombreux étudiants français optent pour un Erasmus à Malte, peu d’étudiants maltais sont en France dans le cade d’un échange Erasmus.

Le consul, M. Boltz,   m’a informée qu’il effectuait environ 30 actes d’état civil par an. L’essentiel de son travail concerne les difficultés rencontrées par les français de passage pendant la période touristique.

Lors du déjeuner organisé par M. l’Ambassadeur, M. Vanderpoorter, j’ai eu le plaisir d’échanger avec M. Miggiani , président de la chambre de commerce malto-française. On compte environ 300 entreprises françaises à Malte. Une marge de progression est tout à fait possible au regard de la situation stratégique de Malte comme tête de pont vers la Libye, ou le Maghreb. Les entreprises maltaises connaissent bien la Libye et la Tunisie, elles progressent en Algérie.  L’implantation à Malte pour une PME française, en s’associant avec une entreprise maltaise, lui permettrait de prospecter en sécurité les marchés libyens ou maghrébins. M. Busuttil, président de l’Alliance française et M. Arnold Cassola

J’ai eu l’occasion de visiter au département de français de l’université, la petite auberge. Celle ci est animée par une VI et une lectrice qui sont très impliquées dans leur mission. Ces jeunes femmes ont un parcours migratoire riche et envisage une carrière hors de France.le département de français reste modeste car le français n’est 4 eme langue après le maltais l’anglais et l’italien, mais en progression. M. Lenni, maître de conférence au département de français, s’y implique depuis plusieurs années en insistant sur la francophonie.

L’alliance française est un lieu à la fois, d’apprentissage de la langue et de rayonnement de la culture. J’ai eu la chance d’assister à la représentation de la masterclass que l’alliance organise en tant que contribution au  festival de musique baroque à Malte. C’est l’occasion pour des musiciens français de participer à ce festival, de travailler avec des collègues de l’orchestre philharmonique et avec de jeunes musiciens internationaux prometteurs.

Grâce à l’entremise de M. l’Ambassadeur Vanderpoorter, j’ai eu le plaisir d’un entretien avec Madame la Députée Justyne Caruana qui est l’une de la petite dizaine des femmes députées d’une assemblée qui compte 67 membres . L’entretien a été très cordial et chaleureux. Mme  Caruana préside le groupe d’amitié Malte France ainsi que celui malte Grande Bretagne. Elle est particulièrement impliquée dans le groupe interparlementaire de la Méditerranée.

Grâce à notre secrétaire générale du groupe écologiste au sénat, Fiona Teixère qui a vécu un an à Malte, j’ai eu le plaisir de faire la connaissance d’Arnold Cassola, écologiste maltais en campagne pour les élections européennes. Malte dispose de 6 sièges pour les eurodéputés. Nous avons fait une conférence de presse conjointe pour dénoncer l’inégalité engendrée par la convention de Dublin II qui expose davantage les pays du sud de l’Europe à l’immigration illégale et qui oblige les demandeurs d’asile à faire leur demande dans les pays sud européens où ils sont arrivés, le plus souvent au péril de leur vie ou dans des conditions extrêmement difficiles. Nous avons également abordé la question de la vente de la nationalité maltaise pour un montant de 650 000€. Cela a été retoqué par l’Europe, la nationalité maltaise impliquant également la mobilité à l’intérieur de l’Europe. Les Maltais étaient très troublés par cette proposition et la polémique qui en est suivie, avec un sentiment de culpabilité évident. «