Déplacement au Bénin à la rencontre des Français de Cotonou 28 avril au 30 mai 2013
Le 28 avril 2013 au soir, je retrouve avec grand plaisir Anne Brunet-Apithy et Françoise Varin pour une rencontre avec la section Français du Monde-ADFE du Bénin. Nous nous retrouvons dans une ambiance conviviale au Café le Mojito. La section organise des cafés littéraires une fois par mois et des dîners débats, sur l’écologie ou l’électricité au Bénin. Les coupures d’électricité sont nombreuses et impliquent aussi des coupures d’eau. Les cuves qui servent de réserves d’eau ne sont pas en plastique alimentaire. La section est très impliquée dans les comités consulaires avec un suivi rapproché. Elle constate un recul de la francophonie.
Le 29 avril 2013, je suis reçue au consulat par Monsieur Yann Deret, chef de la section consulaire. 3600 Français sont inscrits dont un tiers de mono-nationaux. La population française est en augmentation. L’été est une période constamment engorgée car les démarches sont plus importantes (déplacements, renouvellement des passeports et cartes d’identité….).
L’accueil des Français traite environ 20 demandes de passeports par semaine avec une attente importante pour enregistrer les données sur la base informatique en raison de la lenteur des connexions et de la lourdeur du logiciel. L’état civil reçoit 80 à 100 personnes par semaine. Les délais de traitement des dossiers varient entre 2 et 6 mois. La charge de travail est en augmentation. 12 à 15 demandes de nationalité sont traitées par an. Le service renseigne aussi sur la procédure de demande de Certificat de Nationalité Française. Les levées d’acte prennent au minimum 3 mois. 200 dossiers sont en instance. 300 à 400 transcriptions sont réalisées par an. Depuis 2005, le service des visas a lui aussi connu une augmentation de sa charge de travail qui est estimée à 70% en plus. En effet, depuis 2005, la France représente aussi une douzaine de pays dont l’Espagne, la Pologne et l’Italie. 11 000 à 11 500 visas sont délivrés par an. Au regard, les Belges délivrent 2 000 visas par an. Le consulat a externalisé sa prise de rendez-vous pour les visas. Le délai entre la prise de rendez-vous et la réception de la personne est d’environ 8 jours. En revanche, pour l’état civil ou l’accueil des Français, il n’y a pas de système de prise de rendez-vous; ce que le Consul voudrait mettre en place pour fluidifier le service. Le service des visas reçoit en moyenne 55 personnes par jour et 80 pendant l’été avec deux agents à temps plein et 4 agents à mi-temps. CampusFrance a permis une augmentation notable des visas pour les étudiants. De 200 demandes de visa étudiant en 2010, on est passe à 480 en 2012. En 2013, on s’achemine vers un nouveau doublement des demandes.
Concernant les Français en difficulté, ce sont essentiellement ceux qui viennent prendre leur retraite au Bénin. Certains Français n’ont plus de lien avec la France. Cela rend plus difficile la résolution de leurs difficultés quand, sur place, l’aide sociale est très limitée et de surcroît en absence d’association d’entraide. Le poste reçoit 238 demandes de bourses scolaires. Le travail de préparation des dossiers est long car les demandeurs ne remplissent pas systématiquement l’intégralité des dossiers. Il convient de les aider pour ce faire.
L’institut français de Cotonou est un très beau lieu, vert et vaste. Deux grandes scènes et différents services y sont regroupés, comme CampusFrance ou les volontaires internationaux. Immunologiste et chercheur à l’IRD, Nadine Fievet m’a fait visiter les laboratoires installés à la faculté de médecine sur le campus biomédical et m’a donné de nombreuses explications et différents éclairages sur l’action de l’IRD en partenariat avec la faculté. L’origine du partenariat est avant tout humain. Il s’agit ainsi de développer des programmes de recherche qui impliquent des bénéfices réciproques entre partenaires. Sur le site visité, les chercheurs travaillent essentiellement sur la lutte contre le paludisme. En particulier, l’équipe mixte s’intéresse aux pathologies de la grossesse et aux conséquences sur l’enfant. Elle a particulièrement avancé sur un vaccin antiparasite de la grossesse qui vise à prévenir le paludisme chez les femmes enceintes. A Cotonou se trouve un autre grand centre de recherche dans le domaine: le centre de lutte intégrée contre le paludisme (CLIP). Les centres de recherche contre le paludisme participent à la formation des doctorants. Les co-tutelles de 6 mois/6 mois se développent. Ensuite, la difficulté de l’absence de poste du côté du Bénin se pose. Les post-docs sont donc conduits à quitter le Bénin.
Le 30 avril, je rencontre quelques compatriotes à la permanence d’Anne Brunet-Apithy. Pragmatique, Anne l’a aménagée dans la concession de son cabinet médical. Je rencontre un jeune homme qui me parle de l’association LGBT « Hirondelle » qui crée de nombreuses activités conviviales auxquelles toutes personnes peut participer. Le Bénin est un pays où l’homosexualité est relativement tolérée même si cette tolérance a connu quelques attaques ces derniers temps.
Une jeune fille aborde la question de l’accueil et du conseil des jeunes qui veulent s’installer dans un pays. Elle regrette que les jeunes ne puissent disposer d’une liste d’entreprises à leur arrivée. Elle s’interroge aussi sur la possibilité d’encourager les grandes entreprises à financer des prêts à taux zéro pour de jeunes entrepreneurs.
Enfin, j’ai recueilli la suggestion d’une adhérente de Français du monde que l’AG annuelle puisse être aussi l’occasion d’exposer quelques pièces d’artisanat de nos pays de résidence.