Déplacement en Grèce pour soutenir nos candidats, Thanos Contargyris et Chantal Picharles, aux élections législatives partielles dans la 8ème circonscription hors de France (Italie, Grèce, Chypre, Turquie, Israël) 19 et 20 mai 2013
Arrivée en milieu d’après-midi à l’aéroport Elefterios Venizelos, je suis accueillie par Chantal Picharles, conseillère à l’Assemblée des Français de l’Etranger. Quelques minutes plus tard, le candidat aux législatives partielles soutenu par Europe Écologie Les Verts, Thanos Cantargyris nous rejoint en provenance de Milan. La campagne bat son plein. Le premier tour a lieu dimanche 26 mai. Thanos, dont la suppléante est Chantal, mène une campagne engagée, méthodique et dynamique. Il n’est jamais facile de faire campagne pour une partielle. Néanmoins, le slogan retenu de la mobilisation citoyenne et la profession de foi déclinée en 16 engagements pour « vivre mieux » permettent de définir les objectifs de notre candidat.
Au cœur d’Athènes, dans le vieux quartier de l’école polytechnique et dans une taverne connue de la gauche athénienne, Thanos Contargyris, Chantal Picharles et moi tenons une réunion de campagne. Il s’agit de développer le programme de Thanos, d’échanger et de répondre aux interrogations des Français d’Athènes. Les débats sont riches, l’atmosphère conviviale et respectueuse des points de vue qui peuvent différer. Le jeu de ces législatives paraît finalement assez ouvert avec de nombreux candidats de droite ou « indépendants » et une gauche moins divisée. Les interrogations reposent sur la participation des Français d’Israël, sur la difficulté à aller voter à des élections partielles, un an après l’élection présidentielle et sur les difficultés que le pays rencontre.
Le lundi 20 mai, l’Ambassadeur de France, Monsieur Kuhn-Delforge, nous accorde un entretien à Chantal Picharles et à moi-même. L’ambassade et ses salons sont de toute beauté dans le quartier élégant de Colonaki. Le contexte économique de la Grèce, même s’il fait beaucoup moins la une des journaux, reste très difficile. Des familles expatriées partent, des familles doubles nationales également. Pour la première fois depuis longtemps, la communauté française en Grèce a diminué de 300 personnes en 2012. M. l’Ambassadeur insiste sur 3 difficultés de la communauté française:
– la diminution en nombre qui impacte l’établissement franco-hellénique avec une réduction du nombre des élèves.
– le nombre croissant de Français en difficulté. Dans ce cadre, l’association d’entraide fait un travail très important et indispensable au regard du contexte économique dramatique.
– l’Institut Français d’Athènes a connu des jours fastes avec les certifications. Cette période est désormais révolue et il connaît aujourd’hui des difficultés du fait de la rétraction des certifications et d’une subvention qui n’a pas été réajustée au nouveau contexte. L’Institut a dû réduire d’un tiers le nombre de ses salariés, ce qui a pu se faire sans douleur par des départs à la retraite. Des antennes en province, il n’en reste plus que 4 sur les 36 qui ont pu exister.
La visite au consulat dirigée par Monsieur le Consul est riche. Le scrutin de dimanche se prépare, les affiches des candidats sont exposées dans un couloir étroit. Le consulat vient en effet de déménager dans un immeuble où la plupart des services français ont été regroupés. Les locaux, me dit-on, sont plus exigus mais la localisation plus accessible. Le consulat dispose de 3 titulaires. Deux agents sont à l’accueil des Français. J’échange plus longuement avec la personne de l’état civil. Le délai de traitement des dossiers est de deux à trois mois en raison d’un différentiel d’exigence entre l’état civil français et l’état civil grec. Le service traite environ 400 dossiers par an.
Du côté des Français de passage, deux agents sont également chargés des visas. Peu de visas sont délivrés dans ce pays de la zone Schengen. En revanche, les Français de passage connaissent les besoins habituels des touristes dans un pays pleinement touristique.
A l’Institut Français, nous échangeons avec le secrétaire général puis avec le directeur. Et nous en profitons aussi pour déjeuner à la cafétéria qui sert dans le patio. L’Institut a connu un rééquilibrage, mais il demande actuellement à être soutenu dans un pays à la fois francophile et très francophone Autrefois autofinancé à 95%, la certification a beaucoup diminué. Deux annexes ont été fermées, 22 emplois ont été économisés lors de départs à la retraite. L’institut comprend 2000 apprenants. Il est un pôle culturel de la vie athénienne avec exposition, spectacles et conférences. Il travaille également en partenariat avec des institutions extérieures, ce qui donne une visibilité supplémentaire à l’action culturelle de la France.
A l’école franco-hellénique nous sommes reçues par une équipe dynamique et engagée qui respire la bonne entente. Le proviseur nous fait part de ses inquiétudes sur l’avenir qui l’oblige à une gestion prudente en absence de visibilité sur l’évolution économique du pays. L’établissement comprend une section hellénique d’environ 425 élèves du collège et du lycée et une section française avec environ 1225 élèves de la maternelle à la terminale. L’évolution des effectifs a connu une légère baisse de 1,7%. Les délais de paiements des écolages ont tendance à s’allonger si bien qu’un fonds de solidarité sur 5 ans a été mis en place afin de venir en aide aux familles touchées par une baisse de revenus. Ce fonds a permis à des élèves de ne pas quitter l’établissement.
La situation des personnels est globalement satisfaisante. L’établissement compte 3 expatriés, un pour le Français Langue Etrangère (FLE) et deux postes à vocation régionale avec mission de formation. Toutefois, les recrutés locaux doivent passer un à trois ans en CDD, avec une première année sur 10 mois avant de passer en CDI. Pendant cette période, les recrutés locaux ne bénéficient d’aucune aide particulière, notamment pour la scolarisation de leurs enfants. En CDI, les recrutés locaux ont 70% d’exonération sur les écolages, ce qui n’est pas le cas en CDD. Un couple de recrutés locaux avec enfants aura donc des difficultés à vivre à Athènes en CDD. Les loyers ont encore peu baissé.
De façon à se prémunir d’un avenir incertain, l’établissement a entamé une politique de restriction et de rationalisation des dépenses. Les investissements pédagogiques ont sévèrement diminué : le proviseur s’efforce de remplir au mieux les classes avec une politique de seuil à 23. Le recrutement en maternelle a beaucoup progressé ces dernières années en passant d’une centaine d’élèves à plus de 170, avec 29 élèves par classe en moyenne en maternelle.
L’établissement dispose d’une section internationale britannique avec 110 élèves, actuellement du CM2 à la seconde. L’année dernière le brevet international a obtenu 100% de mention!
L’association des anciens élèves était représentée au FOMA de Vienne le 6 avril. Les projets pédagogiques sont nombreux avec par exemple une chorale qui fait le lien entre la section hellénique et la section française, tout comme entre le primaire et le secondaire de façon à renforcer l’esprit d’école. Des cours de théâtre également enrichissent les activités offertes par l’établissement.
L’établissement dispose d’un service de self et de cafétéria tandis que le ramassage scolaire permet également la facilitation de la vie des familles.
Malgré la brièveté de mon séjour à Athènes, et grâce à Chantal Picharles et son compagnon, Manu, j’espère avoir pu épauler Thanos Contargyris et Chantal dans leur campagne pour ces législatives partielles de la 8ème circonscription.